L’entreprise est un monde machiste, les hommes sont mieux payés, plus politiques, souvent écrasants, profitant du système.
L’entretien s’est déroulé sans heurts. La candidate était vive, intéressante et disposait de suffisamment de recul pour être drôle, ce qui est toujours bon signe, elle avait su prendre certaines perches et en refuser d’autres, et ne prêter le flanc à l’éventuelle critique que de manière calculée.
Son parcours était sans tache (pas tout à fait comme on le verra), ses connaissances théoriques parfaitement adaptées au poste visé, elle bénéficiait d’une expérience internationale et possédait juste assez d’ambition pour intéresser sans effrayer
Les hommes sont souvent lourds et facilement grossiers, les commentaires sexistes sont légions au sein des entreprises, le harcèlement moral prend souvent la route du chantage sexuel.
A la fin de ce premier barrage du haut duquel elle s’est pu voir surfer sur le lac de la banque d’investissement, le recruteur propose à la candidate de rencontrer des opérationnels afin d’avoir un ou deux entretiens plus techniques, et de voir si tout ce beau monde a vraiment envie de travailler ensemble. La candidate est actuellement en Allemagne et elle a fait l’aller retour pour l’entretien, il faut donc convenir de disponibilités arrangeant les uns et les autres.
Elle indique une présence parisienne trois semaines après, ils conviennent d’un RV, mais notre jeune amie s’inquiète de la durée. Dans trois semaines, le poste sera peut être pourvu ? C’est peu probable, mais toujours possible répond le recruteur, si vous pouvez avant, c’est en effet mieux.
« alors je peux demain »
« parfait, je vous arrange un RV demain, si vous êtes encore à Paris »
Et là, le recruteur sent comme une gène, une infime modification de la pression atmosphérique, une très légère tension autour des yeux de la candidate peut être ?
Non content de mettre en avant les réseaux qui découlent de leur masculinité, et des attitudes primaires et méprisantes, les hommes relèguent les femmes en entreprise à des taches subalternes
Par réflexe, le recruteur revérifie
« Demain, c’est d’accord ? »
« ah oui, mais demain, j’ai mal ».
…………………………………… ( petite dizaine de seconde, c’est très long)
« VVous avez mal, mais heu, V Vous, il y a, vous avez un rendez vous quelque chose ne va pas (n’importe quoi de ce qui lui passe par la tête pour sortir de ce trou a rat, ce lourdaud envisage un RV à l’hôpital, un arrachage de dent, une réponse qui vaguement induire que l’entretien n’est pas en train de prendre une direction qu’il formule à peine)
« Non, tous les mois j’ai mal »
hop hop hop on y est.
…………………………………………………………………………………………….
« Normalement c’était aujourd’hui mais la c’est demain que je vais avoir mal. Pour travailler ça va, mais pour les entretiens je ne sais pas »
La diction du recruteur se modifie de façon assez perceptible. Il espace ses mots d’une a deux secondes, il reprend sa respiration, au vu des sujets invoqués essaye de ne pas rougir ça serait le comble.
Il convient alors avec la jeune femme que finalement, trois semaines après,
C’est mieux.
Elle a mal et bien sûr vous le mâle êtes mal...
Puis-je me permettre un rire discret ?
Les origines de votre mal et de votre manque d'aise (mal-aise) sont sans doute de ce coté-là :
http://www.lecrieurdelestaque.net/2009/06/le-soleil-avait-rendez-vous-avec-la.html
Mais ceci-dit, ça se soigne très bien aussi, pas d'inquiétude donc.
Rédigé par : El Capéo | 22 juillet 2009 à 23:07
je pense que DRHache est une femme, en fait. Un homme n'écrirait pas tant sur la parité.
Rédigé par : Admiral Koltchak | 24 juillet 2009 à 17:33
en plus à ma connaissance il n'y a pas bcp d'hommes aux RH à la Nouvelle Banque de Paris.
Rédigé par : Admiral Koltchak | 24 juillet 2009 à 17:36
> Admiral
Si (par malheur) vous aviez raison, cette DRHachette serait alors l'illustration vivante et trébuchante de cette forte maxime :
"Les femmes qui veulent devenir les égales des hommes, manquent singulièrement d'ambitions..."
Jean-Marc REISER (RIP).
Rédigé par : El Capéo | 24 juillet 2009 à 21:29
eh bien...que de ressentiments dans tous ces commentaires !!
d'un autre côté, comme il y a une rubrique parité, il est normal que notre DRHache la remplisse non?
Sinon, ce serait comme dans beaucoup de nos chères entreprises : un voeux pieux !
Rédigé par : Cec | 03 août 2009 à 18:12
pour pascal : dommage que votre mère ait cédé à la tentation d'un "congé de maternité opportun" ....
c'est à l'aune de ce type de propos que l'on mesure le chemin restant!
Rédigé par : lau | 05 janvier 2010 à 16:04
... le sujet est effectivement complexe et reflète parfaitement les relations hommes/femmes dans nos entreprises. Bravo pour cette chronique :)
Rédigé par : Lachkar - Tendances RH | 17 août 2010 à 13:52
j'ai pas compris .
en passant, les fautes d'orthographe, on s'en passe
"une a deux secondes"
Rédigé par : Guillaume | 02 novembre 2011 à 16:33