Aujourd’hui, c’est la fête. Quelques milliers de banquiers sont obligés de desserrer leur string et de passer en mode humain, car c’est le JOUR DES ANNONCES DE BONUS.
C’est un jour très particulier.
Tout d’abord parce qu’il défie les lois universelles établies par Albert
Einstein disant qu’on ne pouvait voyager dans le temps : lorsque vous
annoncez à quelqu’un en une seconde qu’il va être payé l’équivalent de 5
années de salaires, le saut dans l’espace temps est réel, et on assiste à
une déformation de sa structure temporelle.
Cette année, on risque aussi d’assister à une déformation de sa structure
faciale
, quand il va a apprendre qu’au lieu des 5 années de salaires qu’il
attendait, il gagne le droit d’aller pleurer discrètement sur les impôts à
venir qu’il n’a pas provisionné, et le tribunal qu’il va devoir saisir pour
faire baisser la pension alimentaire qu’il verse à son ex femme.
C’est une année très particulière.
Depuis 15 ans, surfant sur la vague de l’arbitrage et des jeux financiers,
deux générations de coyotes de la finance ont multiplié par 10 les revenus
des grands groupes bancaires internationaux. Ils ont été payés n’importe
comment car ils auraient été payés plus ailleurs, et ont subi une pression
maximale qui en a usé beaucoup, mais disposent de quelques millions d’euros
sur leur compte, ce qui n’ a pas développé leur goût de la mesure il faut
l’admettre.
Certains, soumis à la notion de « fuck off money » ( dans le pire des cas,
je n’ai plus besoin de bosser), ont fait n’importe quoi et se sont
comportés comme des branleurs, mais selon moi assez peu. Ils ont plutôt été
poussé par le système, et se sont vautrés dans la soif de pouvoir et de
puissance à portée de clavier.
Ces anciens gamins ont construits amélioré et exploité des mécanismes pour
leur propre profit, c’est vrai. Ils ont également subi la pressions de
leurs chef, qui se livraient au permanent concours de zizi propre au monde
capitaliste :
"Bande de nuls, vous ne gagnez que deux milliard à 300 personnes, alors que
les voisins en gagnent quatre à 500….
Que vont dire nos actionnaires, Bougez vous, soyez créatifs, je comprends
que les autres ont conçu un produit financier dans lequel vous gagnez
72.87 % par an si votre grand mère pète au lit entre 2 heures et quatre
heures du matin, POURQUOI ON N’Y A PAS PENSE AVANT EUX BORDEL ?" etc etc
Cette année, au lieu de gagner 2 milliards, on les perd.
Voici venu le temps des vautours, les jaloux, les tocards, les biens
pensants et de nombreux gens très bien s’allient pour vilipender ces
voyous de la finance ( sûrement drogués en plus), la stratégie du bouc
émissaire n’ a rien de nouveau. On a bien mis le Christ en croix….
Alors commence le fameux jeu du back trading, l'analyse d'une situation à
postériori, avec à la clef des solutions évidentes.
Ces braves gens, qui ont pleine conscience qu'on aurait du tuer Hitler en
1933, nous saupoudrent en permanence leur bon sens,
« Je vous l’avais bien dit »
« il y avait quand même un problème »
« Vont-ils rendre l’argent ? »
"On a confié une Ferrari à des enfants"
Certains sont particulièrement agaçant, parce qu'ils son juste furieux de
n'avoir été que dans le coffre de la Ferrari en question, mais je suppose
que la nature humaine est ainsi faite
Les jeux olympiques du café du commerce ont commencé il y a un certain
temps, j’aimerais décerner un zinc d’or à notre président bien aimé pour
son allocution hier, ou il s’indignait qu’on paye des bonus faramineux à
ceux qui ont perdu de l’argent.
Ceux qui ont perdu de l’argent, cette année, en fait de bonus ils vont
prendre des coups de pieds au cul, et je ne vois pas bien l’intérêt de
s’acharner, la démagogie m’agace.
Alors OK, la pyramide a prouvé son inefficacité et validé, s’il en était
besoin, l’idée selon laquelle l'argent ne devrait pas créer trop d'argent.
Mais si l’escalade a bien eu lieu, tout le monde est encordé.
Bonjour,
Vous ne semblez pas prendre la mesure de l'ampleur du désastre que vos amis les banquiers ont provoqué par leur soif de pouvoir et leur démesure.
Plus que des vautours, des jaloux ou des tricards, il y a surtout des victimes, des chomeurs, et des situtations personelles dramatiques que vous feintez d'ignorer.
Il n'y a de démagogie à dénoncer, pourchasser et vilipender ces individus.
La purge ne fait que commencer, et c'est tant mieux.
Ce n'est pas à nous de payer leur crise.
Bien à vous
Rédigé par : Alain | 19 mai 2009 à 15:09
en l'occurence je parle des traders, qui ne sont pas des banquiers justement. Les banquiers sont les premiers à leur taper dessus, apres leur avoir laché les cordons de la bourse, un peu facile à mon gout.
quand à la crise actuelle, je vous rassure, elle est bien présente à mon esprit, juste pas le theme de cette chronique.
Merci pour votre visite en tous cas.
Rédigé par : DR HACHE | 19 mai 2009 à 19:19
"Mais si l’escalade a bien eu lieu, tout le monde est encordé."
Non, certains sherpas de la finance sont allés tutoyer les sommets.
La grande majorité est restée en plaine, avec une rémunération qui suit l'inflation et des dépenses qui suivent leur rémunération.
Eux ne tombent pas, ils gardent les pieds par terre.
La "bulle" est le fait de très peu d'individus, qui ont eu l'idée géniale d'inventer des produits financiers pour faire croire aux pauvres qu'ils sont riches.
Rédigé par : Thomas S. | 27 mai 2009 à 14:52
A la lecture du billet sur le clonage entre Grands Ecoliers (cf. "La Grille"), on découvre ici une nouvelle illustration des dangers de toute "mono-culture", que pourtant connaissent parfaitement tous les Hommes d'Affaires, avec ou sans diplôme d'ailleurs, et qui se résume par cette loi d'airain :
"Ne laisse jamais 1 seul client faire trop de CA à lui tout seul, car non seulement il te tiendra par les poils de tes testicules (si gros soient-ils), mais tu iras pleurer chez ta génitrice le jour où il te quittera."
Malgré cette règle de base (tous secteurs confondus), nous revivons cette histoire de famine qui a ravagé l'Irlande et rempli les navires en partance pour le pays des cowboys, quand une petite bête a ravagé TOUTES les cultures de patates dont se nourrissaient ces pauvres insulaires : ils avaient - eux aussi - mis tous leurs oeufs dans le même panier, avec ce seul tubercule pour subsister, et rien d'autre.
L'Histoire se répète, ou ceux qui l'écrivent pour nous et malgré nous n'y entravent goutte et devraient aller planter ces patates au lieu de les compter ?..
Rédigé par : El Capéo | 21 juillet 2009 à 17:44
Je constate à travers ces commentaires qu'il reste toujours plus facile de rejetter la faute sur les autres que d'assummer sa responsabilité dans les problèmes qui surviennent, et ce, quelque soit la crise.
Tout çà parce que chacun veut avoir sa part du gâteau, et la plus grosse possible, mais pouvoir dire que c'est la faute du patissier si le stock de gateau s'est épuisé avant qu'on soir rassasié.
En ce qui me concernce, j'ai des revenus modestes et je pâti de cette situation comme beaucoup d'autres, mais je ne blâme pas les traders, mais plutôt ma propre cupidité et celle de mes compagnons d'infortune pour avoir cautionné ces pratiques et contribué à l'apparition de la crise.
Notez que j'avais parfaitement conscience des risques lorsque j'ai investi dans ces produits financiers et plutôt que de jeter l'ensemble de mes économies dedans, j'ai préféré constituer une réserve d'argent qui ne serait pas sujettte à cette potentielle crise.
Apprenons à construire notre avenir, plutôt que de reprocher aux autres nos erreurs passées.
Les finances c'est comme la voiture, si ont vous dit qu'il y'a un risque de verglas, qu'il fait -10°C et que vous accélèrez, ce n'est pas la faute de la route si vous venez d'embrasser un platane, mais bien la vôtre.
En tout cas merci à DR Hache pour son blog qui me procure quelques bons moments de rigolade grâce à ses écrits.
Rédigé par : ShekNeth | 21 août 2009 à 11:51
Merci pour la commentaire intelligent et la visite.
Rédigé par : DR HACHE | 24 août 2009 à 14:00
- Retournez donc toucher votre chèque...
- C'est du net ?..
- Ouais, mais ce qui n'est pas net, c'est ce Sheik.
- Serviteur ?..
Rédigé par : EL Capéo | 01 septembre 2009 à 01:24
Assez d'accord avec ça Pascal, mais les banquiers ne sont pas pires que d'autres, simplement plus sous le feu des projecteurs.
Rédigé par : DR HACHE | 01 septembre 2009 à 10:47