Durant les périodes de crises, on remarque souvent le développement de délires absolus ou de surprenante légèreté.
Après la crise de 29, on a vu fleurir des comédies américaines assez déjantées, avec les metteurs en scène comme Capra, Leo Mc Carrey, et des personnages comme Charlot, les Marx Brothers, Laurel et Hardy, Buster Keaton ou Harry Langdon pourront s’épanouir dans l’absurde et le délire pendant que les chômeurs font la queue devant la soupe populaire de l’armée du salut.
Plus proche de nous, on se souvient moins qu’avant de devenir le crétin commercial gendre idéal du quatrième age, Jacques Martin, en association avec Jean Yanne
tenait des chroniques hebdomadaires à la radio, et qu’en mai 68, pendant que les vielles barbes résistaient mollement à la dialectique foutraque des chevelus devenus députés depuis, les deux compères racontaient absolument n’importe quoi sur les ondes sans se soucier pour 20 centimes de la fausse révolution dont les acteurs se prenaient autant au sérieux les uns que les autres.
On explique en général ce phénomène par le besoin d’alléger une ambiance plombée, l’humain se réfugiant dans la légèreté ou le rire pour oublier ses misères.
C’est certainement vrai, mais je pense qu’on sous estime l’importance de ces délires : par leur remise en cause perpétuelle du système et la relativisation des malheurs du monde, ils sont d’une puissance incontournable et de ce fait l’essence même de notre humanité et il est bien regrettable qu’il faille traverser sans tuba un océan de guano pour s’en apercevoir.
Je vous ai déjà présenté mon ami Alfie. Pour ceux qui arrivent en cours de route, allez donc faire un tour sur la chronique du même nom, qui se trouve dans la rubrique « les marchés financiers ». Après quelques pérégrinations chez un concurrent, Alfie le faux trader s’est réfugié dans un métier périphérique, puisqu’il est devenu broker.
On ne va pas rentrer dans les détails, mais pour résumer, si on considère le trader lambda comme une grosse crotte de chien bien fumante, le broker c’et la mouche bleue posée dessus. Parasite des parasites, les brokers ont une pure fonction d’intermédiation, et s’ils n’ont pas besoin d’un vernis académique quelconque, force est de constater que, la comme ailleurs, il y a des bons brokers, et des mauvais brokers.
Alfie commence tout juste, et tout le monde pense qu’il pourra être bon, mais là n’est pas le sujet. Le sujet réside précisément dans la lettre qu’il a reçu la semaine dernière de la part du gérant de l’immeuble dans lequel il a installé ses bureaux.
Tout est vrai, et j’aimerais bien rencontrer le gars, mais jugez par vous même
Bonsoir,
Je reçois à l'instant une réclamation supplémentaire de la part de l'un de vos voisins du 3ème étage, m'indiquant que vous usiez de votre temps libre pour jouer avec vos collègues aux cow-boys et aux indiens.
Bien que je comprends tout à fait, compte-tenu de la nature de votre activité et du contexte financier actuel, que vous ressentiez le besoin de vous divertir quelque peu, je vous serai gré de faire en sorte de ne pas gêner vos voisins en faisant trop de bruit.
Bien cordialement,
Richard
No comment.
En fait si : Merci.
Merci pour cette bonne tranche !!!!
Rédigé par : KellyH | 19 janvier 2009 à 10:12
de rien....j'espere juste que c pas la fin..
Rédigé par : Alfie | 19 janvier 2009 à 13:12
Il ne faut jamais se priver d'une petite dose d'humour frais dans ce monde de Guaino !
Ca ne nous fait qu'un petit et temporaire tuba, mais c'est déjà ça...
Rédigé par : El Capéo | 21 juillet 2009 à 23:04
Excellent :)
Rédigé par : tropgentil | 19 décembre 2009 à 14:19
Marci.
Rédigé par : DR HACHE | 22 décembre 2009 à 22:40