La scène se déroule à la dernière FIAC, pour les béotiens la foire internationale de l'art contemporain. Comme tous les ans, Laurent Consacre fait du shopping avec quelques un de ses amis riches, et tel un ensemble de pierres de faîte de discutables pyramides, ils veulent placer intelligemment les millions gagnés à la sueur de leur neurones et de divers produits financiers.
Telle la "société dansant sur un volcan" si bien décrite par Jean Renoir dans " La règle du jeu", ces empereurs de l'arbitrage, ces piégeurs de l'imperfection financière viennent relâcher leurs nerfs, oublier un temps la mise a sac du chaos
et profiter de la vie en achetant de nouveaux
concepts artistiques au demi million d'euros pièce.
Justement, cette année l'artiste en vogue c'est l'ineffable Jeff Koons,
l'ancien pornographe reconverti dans le homard versaillais, le maître
incontesté de la bouée a 400 000.
Après avoir convolé en justes mais courtes noces avec la Cicciolina, Jeff
profite du demi scandale de l'exposition châtelaine pour fourguer a la FIAC
des symboles artistiques de la rébellion contre l'establishment, qui le
finance en lui achetant des peluches à quelques centaines d'euro le poil.
Devant l'une de ces oeuvres, Laurent, accompagné de sa suite, tombe en
arrêt. Un foule d'émotions convergentes se bousculent:
"C'est un bon placement tout monde en parle" "ça vaut 500 000, l'avoir chez
moi sera un signe de puissance" "j'ai vraiment d'énormes couilles" "allez
hop hop hop on y va".
Il se retourne donc vers son épouse et dit
"On prend celui la"
Celle ci n'est pas fana, la plastique de l'objet ne lui convient que peu,
elle aurait bien aimé quelque chose de joli. Cela dit elle connaît son
bonhomme, et sait qu'il est inutile de le confronter. Femme accomplie, elle
use méandres et circonvolutions, contournements et félins feulements, pour
dire
" Si tu veux, OK, moi je n'aime pas trop, mais dans ce cas on prend aussi
cette très jolie toile de XXX" (l'histoire n'a pas retenu le nom, juste le
prix, 250 000 Euros, la moitié n'est pas folle et demande la moitié)
Laurent est alors atteint dans sa virilité : s'il dit non, on risque de
soupçonner de ne pas pouvoir, s'il dit oui il cède au chantage, il est
acculé.....
Revenant aux fondamentaux, il décide enfin d'enclencher les rétrofusées,
regarde sa femme d'un air sévère et cisèle en trois secondes le bijou
suivant :
" Attends je t'explique, tu n'as pas bien suivi : en ce moment c'est la
crise financière et on est les premiers touchés, donc il va falloir
commencer à faire un peu gaffe, et apprendre à se serrer la ceinture"
Moui.
oui, ils ont toujours d'"énormes couilles" comme tu le dis si bien ah ah ah:)
tu cites Renoir, je serais plus simple et ferais réference à Disney et son magistral "Mickey l'apprenti sorcier" dans Fantasia :-)
Rédigé par : capucine | 19 janvier 2009 à 12:47
Belle scène de genre en effet, ou "Mesquin et Rupin sont deux gros balots, qui reste ?..".
Rédigé par : El Capéo | 21 juillet 2009 à 18:46
Bel exemple d'intelligence typiquement féminine :-) Réjouissant !
Rédigé par : tropgentil | 19 décembre 2009 à 14:16
Moui
au moins une bougie allumée, mais par grand vent.
Rédigé par : DR HACHE | 22 décembre 2009 à 22:39