Avec tous les pièges que cela représente, les noms de certains grands auteurs, ou plus rarement ceux de leurs personnages sont passés dans le langage courant. « Balzacien » peut se taper sur Word sans utiliser le correcteur d’orthographe, Ubuesque aussi. Le plus courant, celui dont la grande majorité des gens se sert à tous propos, c’est « Kafkaïen ». Dans l’imaginaire collectif, une situation kafkaïenne est aberrante, dramatique, met souvent en cause des processus administratifs qui se retournent contre leurs utilisateurs, pour finalement les mener à leur perte. « Ubuesque » va plutôt impliquer une notion de délire, de bouffonnerie et d’absurde, pour finalement mener au même type
d’oppression tournée contre un individu voire parfois un peuple tout entier ( la scène se passe en Pologne, c’est à dire nulle part, etc ). Dans les deux cas, l’absurde précipite la chute, inextricablement. Nous sommes donc en meeting avec le responsable du métier dont je fais depuis peu les RH, et ses trois adjoints. J’ai quitté les équipes précédentes, hélas, et m’occupe désormais d’une population très large (900 personnes sur 43 pays, 90 en France). Ce métier et cette population feront l’objet d’une chronique ultérieure, mais je maîtrise encore trop mal leurs profils et leurs problématiques pour en parler sérieusement. Comme on va le voir, je ne suis pas le seul. C’est mon premier meeting avec ces quatre pontes, sont également présents mon boss, le garçon que je remplace et le responsable administratif. Tous ces banquiers ont entre 50 et 60 ans, ils truffent leur discours de private joke et de baffes dans la gueule des absents tout en expliquant les problèmes humains de leurs équipes, j’écoute et prends des notes. Rien de bien excitant dans tout ça jusqu'à ce que l’un des adjoints, au traditionnel « quelqu’un a-t-il quelque chose à dire ? » de fin de meeting, ne glisse nonchalamment : « Ah au fait, il y a un certain XXXXXX, qui me demande régulièrement de lui valider ses vacances, et alors je ne sais pas du tout qui c’est ». Silence. Mon nouveau boss RH, un tantinet gêné aux entournures (jamais bon de mettre un cador en délicatesse, surtout devant témoins), dit « Ha hum ba hmhm…….. C’est un membre de ton équipe » Et la tout le monde se marre. Dont le Big Boss. Dont l’adjoint, en poste depuis six mois, qui n’avait donc pas fait le tour de ses équipes (une dizaine de personnes en France). Un autre adjoint lui demande si au moins il a déjà vu Mr XXX, et entre deux hoquets adjoint No1 répond que « tu vas rire, mais même pas » Ca y est, on est encore retourné sur la face cachée de la lune. Le sentiment d’irréalité qui s’empare de moi est considérablement renforcé par l’apparente complicité de tous ces responsables ( ? !). Pas un d’entre eux ne semble trouver cette situation hors norme, plutôt drôle en fait. On vient de spotter qu’un gugusse est quelque part dans un bureau, sans mission, sans contrôle, sans rien à faire que d’enfiler des perles depuis six mois, et tout le monde est mort de rire. Ce cadre sup. de 45 ans dont 20 chez nous, au salaire confortable et à l’expérience très riche, à été oublié. Pas mis sur une voie de garage, pas poussé dehors, pas mis en réserve en attendant que, en bref géré d’une quelconque manière, non non, ou bli é. Du coté RH, quand même, on n’y croyait pas. On a appelé le Spectre après le meeting, sa voix morne et ses réponses évasives nous ont confirmés l’étendue des dégâts. On peut s’interroger sur les motivations et la personnalité d’un monsieur qui ne cherche pas à sortir de ce genre de situation tout seul, on peut aussi comprendre qu’à 45 ans le mec ait juste peur. Il va falloir se bouger pour lui trouver quelque chose fissa sinon il nous pète la dépression vite fait. Deux questions : Combien sont ils ? Combien de pervers vont-ils m’expliquer que c’est normal ?
Combien de spectres non déclarés dans les entreprises ? Combien de chefs, plus ou moins grands ou petits, plus préoccupés de leur visibilité au point de passage de la course, plutôt que des potentiels qu'ils sont sensés manager dans leur équipe ?
De ma petite expérience dans le domaine, j'observe même que la "spectrisation" est de plus en plus souvent un bon moyen de pousser un cadre dont on ne veut plus vers la sortie à moindre frais....
Rédigé par : Mr Pedro | 16 septembre 2008 à 17:02
ce qui était effrayant en l'occurrence, c'est le coté brazil. le gars avait réellement disparu des mémoires mais pas des murs. Sinon oui bien sur laisser pourrir le fruit sur l'arbre est la meilleure manière d'être sur qu'il tombe hélas
Rédigé par : DR Hache | 17 septembre 2008 à 20:22
Etant une daube en droit, j'ai décidé de m'éclater (au sens propre ou figuré, l'avenir le dira) dans une autre filière euh, AES. Et à l'issue de cette réorientation j'ai découvert un beau métier DRH. Je veux faire tout quoi toi. LLLOLL j'ai plein de défauts, je voudrais quelques conseils, je m'éclate à te lire mais cela ne m'aide pas j'ai envie d'aller faire un stage d'observation dans le service du drh. pour voir si a la rentré jy vais en aes ou pas. Si on est timide moche, qu'actuellement tt le monde me prend pr un bébé, mon infirmié m'a applé mimi lorsque j'ai gémi (du moins bouffé le canapé ) ken il ma enfoncé une seringue ds les fesses, pense tu queje suis apte à aller dans la cour au lion??? j'ai de la vacherie a revendre mais je n'ose pas dire ce que je pense,en privée je suis un monstre mai en public un bébé... aiddddddde moi oh toi grand dr hache... kel profil pour manger du lion?
Rédigé par : moi | 13 janvier 2009 à 20:01
pas bien clair, mais le truc c'est d'être intéressé par les autres, et accessoirement de bien les aimer c'est mieux. Bon après il faut qu'ils le sentent, et d'après ce que tu raconte çà n'est pas évident, juste être un peu sur de soi.
AES plutôt bien de ce que j'en sais, mais si tu veux commencer par la DRH peut être viser un troisième cycle dans le domaine.
Sinon, commencer par un vrai métier opérationnel ( centre de profit) et ensuite passer aux RH, pour pouvoir parler aux gens une langue qu'ils comprennent et avoir un peu de légitimité.
Rédigé par : le drh | 13 janvier 2009 à 22:29